Procédé VEG
X200
But
: une nouvelle
technologie pour valoriser les eaux grasses des industries
agro-alimentaires
Les graisses issues des
industries alimentaires ont toujours posé des problèmes quant à leur élimination.
En effet, dans les décharges, elles encombrent, chargent les lixiviats en DCO
et sont causes de mauvaises odeurs. Dans les réseaux d’assainissement, elles
risquent de provoquer une obstruction. En compostage ou en traitement
biologique, elles sont sources de dysfonctionnements et les procédés spécifiques
pour les traiter sont coûteux en énergie ou aléatoires.
L’épandage des graisses, étant inintéressant au niveau
agronomique, est d’ailleurs interdit par l’article 4 du décret du 8 décembre
1997 relatif à l’épandage. Ainsi, hormis l’hydrolyse, préalable à une épuration
biologique classique en station, seule reste l’incinération comme mode de
traitement pour ce déchet embarrassant.
Azur Industries, société spécialisée
dans les procédés en environnement, en tenant compte de tous ces points
propose une alternative nouvelle : le procédé VEG X200. En automne 1998, une station d'épuration dont la
particularité était d’utiliser le procédé VEG X200, a donc été mise au
point par Azur Industries. Cette unité prototype, employée pour rendre
acceptable sur le réseau d’assainissement l’effluent d’une usine
agro-alimentaire du Sud-Ouest, a donc comme particularité la production d’énergie
à partir des graisses issues des eaux de vaisselle. Grâce à un raffinage
poussé, la graisse était suffisamment pure pour pouvoir être directement
injectée dans une chaudière classique (dans le premier cas, celle-ci étant au
gaz, il avait fallu rajouter un brûleur mixte). L’unité prototype a permis
ainsi d’économiser 2 millions de kW/h correspondant à de l’énergie
fossile mais également de résoudre les problèmes de l’industriel quant à
l’élimination de plus de 400 tonnes par an de déchets gras.
La transformation en biofioul de la graisse se fait par étapes
(décantation- filtration). L’utilisation du produit obtenu est alors réalisée
en continu. Elle permet, dans l’exemple cité, une économie de 50% du gaz
naturel habituellement consommé.
Cette technologie a séduit également
un autre industriel qui lui ne voulait pas enlever la graisse de l’eau mais au
contraire l’eau émulsionnée dans l’huile. Le but était de traiter des
huiles de friture usagées jusqu’à obtenir un produit suffisamment pur afin
de pouvoir le négocier en tant que graisse purifiée à usage industriel. Une usine entière a été réaménagée pour pouvoir produire à
travers une série d’opérations unitaires plus de 10 000 tonnes annuelles de
biofioul proposées aux industriels qui s’engagent dans le développement
durable. En effet cette graisse de seconde main est une énergie renouvelable
puisque issue de l’alimentation : elle sert à fabriquer des produits
d’entretien mais aussi sert de base à la fabrication de bio-carburant en
dehors du territoire national (la plupart des autres pays européens encourage
ce type d’initiative). 3% de la production de l’usine sont utilisés en
interne (biocombustible dans la chaudière à fioul) dans un but d’autarcie énergétique. L’analyse des fumées montre une combustion parfaite sans production de
monoxyde de carbone, imbrûlés ou NOx.
Pour respecter l’environnement et limiter la production
de déchets, l’usine a été conçue de façon optimisée : elle
fonctionne essentiellement grâce à des réseaux en circuit fermé (recyclage
de l’eau chaude, des eaux de lavage), sans rejet d’eaux usées à l’égout
et sans combustibles autre que celui produit.
Les principes de traitement sont les mêmes que dans les
autres VEG : extraction et concentration se font SANS ajout de produits
chimiques. Cela fait que le produit employé comme bio-combustible n’est plus
un déchet mais de la biomasse (énergie renouvelable) selon la définition
européenne : «déchets végétaux provenant du secteur industriel
de la transformation alimentaire, si la chaleur produite est valorisée».
Le gisement de déchets gras valorisable en bio-fioul est évalué pour la
France à 350 000 tonnes par an. 1 tonne de biofioul remplace le tonnage équivalent de fioul d’origine fossile,
ceci dans l’optique du développement durable.
Résumé économique des avantages du VEG X200 pour les déchets gras
L’économie réalisée par l’utilisation du VEG X200
peut se décliner comme suit :
Economie de traitement + économie d’achat de combustible,
soit, pour
le traitement concurrent d’épuration biologique, la production d’un kilo
d’oxygène par kilo de graisse à détruire (ou par kilo de DCO), c’est-à-dire
3 kWh\kg de graisse par aération mécanique. A cela se rajoute à un moindre
niveau l’achat d’enzymes, pour hydrolyser\liquéfier la graisse et la rendre
ainsi accessible aux bactéries, ainsi que l'achat de nutriments. On dépense donc au minimum 0,15 €/kg de
graisse éliminée en station (kWh à 0,05 centimes €).
La gestion des graisses en station d'épuration représente une dépense de 300
à 900 euros/t, selon la Générale des eaux (colloque Bretagne Eau Plus de juin
1999). La différence se joue surtout sur les coûts d'élimination des boues
car une tonne de graisse amène également trois tonnes de boues biologiques (à
33% de Matière Sèche), avec une évacuation plus ou moins onéreuse selon les
régions.
Valorisation du bio-combustible ( 90 à 95% du PCI du fioul lourd), elle
n’est pas taxée comme les combustibles fossiles et n’apporte pas de
pollution atmosphérique soufrée. On épargne donc environ 0,15€/kg de
graisse éliminée en chaudière.
Le procédé VEG conduit donc à une économie globale de
0,3€/Kg de graisse traitée.
Une industrie produisant 100 tonnes par an de graisse
arrive donc à un temps de retour d’investissement de 2 ans.
Schéma (cliquez dessus
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